Après une course en Vendée, la garde nationale ramena au château douze ou treize jeunes filles, destinées à être immolées le lendemain.

Leur jeunesse et leur innocence déterminèrent quelques citoyens courageux (ils risquaient en effet leurs têtes) à intervenir en leur faveur ; ils s’appelaient MM. Levesque, Cheneau et Louis Godard. Ils se rendirent au château, demandant la vie et la liberté pour ces jeunes filles qui, n’ayant pas seize ans, ne pouvaient être considérées comme rebelles. Leur démarche n’eut aucun succès.

A l’aube du jour, sur l’ordre d’un notable de la paroisse, elles furent précipitées dans la Boire Salée, au pied des deux tourelles.

L’eau était trop basse pour les submerger, elles s’efforcèrent d’échapper à la mort et adressèrent à la compassion de leurs bourreaux des appels déchirants ; tout le voisinage terrifié et silencieux entendit leurs cris lamentables.

Pour étouffer ces voix et pour hâter leur forfait, ces scélérats les repoussèrent sans pitié et les assommèrent à coups de rames.

Récits de Mmes Levesque, Cheneau, et d’un vieux matelot du Jupiter-Tonnant, à Trafalgar, qui avait vu et entendu les victimes, et s’appelait Desmazières.

Histoire des Ponts-de-Cé – par l’abbé A. Bretaudeau – 1904

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Les ponts de Cé (M.-et-L.)_2e